La promotion des offres de calorifugeage gratuit est très active, encouragée par l’embellie sur le cours des certificats d’économie d’énergie (CEE).
La refonte de la règle de calcul au 1er avril 2018 a bien renforcé certaines exigences techniques, et augmenté quelque peu le coût des travaux, mais elle a aussi aligné réseaux d’eau chaude sanitaire et réseaux de chauffage. Pour ces derniers, les travaux de calorifugeage sont devenus bien plus attractifs.
Résultat : des travaux gratuits pour la copropriété, sans besoin de vote en Assemblée Générale, avec à la clé un gain énergétique sensible. Et pas d'honoraire de travaux puisque ceux-ci sont gratuits. C’est un premier défaut, car l’opération reste importante et requiert un suivi attentif de la part du gestionnaire.
Avant de vous engager, quelques points de vigilance. Vérifier les quantitatifs – mètres linéaires par diamètres – parfois surdimensionnés pour question de rentabilité, et éviter des travaux inutiles sur les linéaires déjà correctement isolés. Le bureau de contrôle, et le diagnostic amiante – si dépose d’un ancien calorifuge – sont-ils bien provisionnés ? L’entreprise réalisant les travaux est-elle identifiée, sa qualification à jour et jusqu’à l'échéance de réception des travaux ? Important : la valorisation CEE est impossible en cas de remplacement de l’unité de production de chauffage après le 1er janvier 2018.
La proposition doit être assortie d’une convention CEE établie par un obligé ou un délégataire, au bénéfice du syndicat de copropriétaires. Le montant de prime est indiqué sous réserves, soumis à l’évolution des cours et à la procédure d’enregistrement.
Il peut ainsi arriver que, même après des travaux irréprochables réalisés par une entreprise dûment qualifiée, l’enregistrement des CEE échoue pour des raisons inhérentes à la procédure. Dans cette situation l’opérateur et/ou délégataire pourraient prendre en charge le manque à gagner, mais les propositions commerciales ne le prévoient pas initialement.
Dernier conseil avant la signature : soumettre la décision à l'Assemblée Générale, par principe et même s'il n'y a pas de dépense à engager. Moyennant toutes ces vérifications préalables, la copropriété bénéficiera d’une opération très rentable.
Mais aurait-elle pu faire mieux ? oui, bien-sûr, spécialement si d’autres travaux de rénovation sont à réaliser. Avec un cours élevé des CEE, actuellement à 5,5 € du MWh cumac, la copropriété peut réaliser elle-même une plus-value sur le calorifugeage, en prenant à sa charge l’opération et la négociation des CEE auprès d’un obligé ou délégataire.
Le résultat sera meilleur en association avec une rénovation de la chaufferie et/ou rénovation thermique globale, qui permette une négociation des CEE en plus grand volume et des solutions de financement.
En raison du gain énergétique qu’il apporte, le calorifugeage intéresse aussi les dispositifs Habiter Mieux de l’Anah – individuel ou collectif. Dans certains cas, il pourra être plus intéressant de renoncer au calorifugeage gratuit – les dispositifs étant incompatibles – pour atteindre le seuil de performance énergétique requis et déclencher le dispositif Habiter Mieux sur un ensemble de travaux. Il est alors cumulable avec un crédit d’impôt, soit 30% du reste à charge.